Les conseils avisés d’une diététicienne libérale : Floriane Hadidi
Aujourd’hui, nous avons eu le plaisir d’échanger avec Floriane Hadidi, diététicienne-nutritionniste libérale depuis 2012, actuellement en cabinet à Périgueux. Elle nous dévoile son parcours, ce qu’elle aime faire en dehors du cabinet, tout en nous livrant de précieux conseils sur la bonne gestion à long terme d’un cabinet diététique en libéral.
Bonjour Floriane, peux-tu nous raconter brièvement ton parcours de diététicienne libérale ?
Bonjour l’équipe ! On peut dire que tout s’est déroulé assez simplement pour moi, puisque lors de ma dernière année de lycée, j’ai assisté au Salon de l’Etudiant de Bordeaux, et j’ai été séduite par le BTS proposé par le lycée Saint Louis de Bordeaux. Pour moi qui voulais me tourner vers des études courtes liées au contact humain et à la santé, mon choix s’est vite porté assez naturellement vers la diététique. J’ai donc été diplômée fin 2011, et repris une patientèle début 2012 dans un cabinet diététique à Périgueux, marquant ainsi le début de mon activité libérale.
Qu’aimes-tu le plus dans le métier de diététicienne-nutritionniste en libéral ?
Ce que j’aime le plus est ce que j’ai toujours voulu avoir, c’est-à-dire le contact avec les gens, l’échange qui en découle, et surtout le fait de pouvoir les aider au quotidien. Ça peut paraître cliché, mais le simple fait de sentir tes patients satisfaits, même pour ceux qui n’étaient pas convaincus dès le départ, ça apporte une satisfaction énorme.
Ensuite, le fait de pouvoir mener mon métier tel que je l’entends et non comme on me l’impose, ça n’a pas de prix. J’ai toujours voulu avoir ma propre liberté, et en tant que libéral, on dispose de cet atout-là. Depuis près de 3 ans maintenant, j’ai un contrat à 30% en tant que salariée dans un centre de rééducation (3 demi-journées dans la semaine), et bien que, j’adore ce que j’y fais et que cela confère une sécurité supplémentaire dans le statut, la prise en charge professionnelle concrète n’est pas du tout la même. En milieu hospitalier, tu es dans l’instant, du fait des séjours de plus en plus court. Le suivi est beaucoup moins personnalisé qu’au cabinet et la marge de manœuvre avec le patient n’est pas du tout la même car le patient est dans sa maladie et non dans son quotidien, il est donc difficile de mettre en place des choses durables. Je savoure davantage mon activité en libéral depuis que j’effectue mon temps partiel en salariée.
Quel est selon toi le plus difficile à gérer pour une diététicienne libérale ?
A mes yeux, je dirais que deux éléments viennent noircir le tableau : 2 choses : l’administratif et l’insécurité.
Dans un premier temps, toute la paperasse, la comptabilité, et tout ce qui sort de la diététique pure, peut être un frein pour celui ou celle qui souhaite s’installer en libéral, pour la simple et bonne raison qu’on n’est pas formés pour le faire, et que ce ne sont globalement pas des choses que l’on aime faire, contrairement à la pratique pure de la diététique.
Ensuite, concernant l’incertitude, on peut prendre exemple sur la période que l’on traverse actuellement (article interview réalisé en plein confinement, en Avril 2020, suite au Covid-19). Je me dis donc que mon 30% salarié à côté du cabinet est salvateur, et est le bienvenu dans des moments où le stress de réaliser des mois sans entrée d’argent peut prendre le dessus.
Comment gères-tu les fluctuations au cabinet liées à l’activité libérale ?
Dans les moments de rush, j’essaye toujours de me garder une demi-journée dans la semaine pour moi, pour faire autre chose que du travail. Je pars du principe que si on a choisi le statut libéral, c’est pour pouvoir en profiter quand on en a envie, et s’il présente quelques petits inconvénients, il a la particularité de nous laisser libre dans notre emploi du temps.
A l’inverse, je profite des moments de creux pour faire tout ce que je n’ai pas spécialement le temps de faire en temps normal, comme envoyer des courriers aux médecins par exemple. Pour moi c’est important de faire ce genre de choses, notamment pour ne pas se faire oublier, parce qu’on fait partie des professions non remboursées par la sécurité sociale, donc puisque les gens ont, le plus souvent, confiance en leur médecin, ils oseront plus facilement franchir le cap que s’ils cherchaient d’eux-mêmes. Je m’occupe donc des « à-côtés » de la diététique en quelques sortes, pour entretenir le bouche-à-oreille.
En fait, ce qui est à la fois beau et déroutant dans notre profession, c’est qu’on n’a pas de journée type. Tu peux avoir une journée à 15 consultations, et le lendemain à deux seulement, c’est à la fois chouette puisque chaque journée est différente, mais c’est aussi ce qui peut générer du stress quant à l’incertitude de faire tourner un cabinet à temps plein. Ça fait partie du jeu du libéral.
A quoi dédies-tu ton temps libre à côté de la diététique ?
Je fais beaucoup de sport, notamment du basket en compétition, à raison de 2 entraînements par semaine et d’un match le weekend, ainsi que du Pilates, 1 à 2 fois par semaine, le matin ou le soir, à la salle. Le sport permet d’évacuer et de se changer les idées. J’aime aussi, passer du de temps à cuisiner, comme beaucoup de diététiciennes j’imagine. Et puis comme tout le monde, j’aime passer du temps entre amis et profiter de ceux que j’aime.
Si demain tu devais arrêter ton activité, dans quel domaine travaillerais-tu ?
Je pense que jour ça arrivera tôt ou tard, puisqu’on vit dans une époque dans laquelle nous sommes amenés à travailler de plus en plus tard, sans compter le fait que je ne me vois pas être diététicienne toute ma vie.
J’aimerais posséder et gérer un gîte par exemple, ou alors une petite boutique de décoration ou de vêtements, ou éventuellement être agent immobilier. J’ai plein d’idées, et j’ai toujours cette envie d’exercer des métiers dans lesquels j’aurai mon indépendance (ou du moins un minimum), avoir le choix dans la gestion du temps, et être maître de ce que je fais.
Quels conseils donnerais-tu à une jeune diététicienne qui souhaiterait s’installer en libéral ?
Pour ma part, j’ai eu la chance de reprendre une patientèle, les patients savaient donc qu’il y avait une diététicienne à cet endroit-là, donc même si ne je n’ai pas récupéré tous les patients de celle-ci, c’était ancré chez les gens qu’une diététicienne exerçait dans le local dans lequel je me trouve.
Toutefois, tous ne bénéficieront pas de ce coup de pouce, donc je conseille avant tout d’étudier l’endroit dans lequel on compte s’installer, savoir combien de diététiciennes s’y trouvent, pour quel nombre d’habitants, sur quelle superficie, etc, afin de ne pas se retrouver dans la difficulté et comme je dis souvent : « mieux vaut être 5 à bien travailler que 7 à travailler à moitié ».
Autre point important selon moi, il ne faut pas avoir peur d’aller se présenter auprès des autres diététicien(ne)s, pour garder des bonnes relations avec les confrères et consœurs, car nous sommes tous dans la même situation, mieux vaut donc créer de bonnes relations que de mauvaises… N’oublions pas que nous travaillons dans la santé, nous sommes donc là pour nous entraider, il n’y a aucun intérêt à mal se comporter vis-à-vis des autres.
Ensuite, je conseille de ne surtout ne pas rester dans son coin, il faut écrire aux médecins, se déplacer pour les rencontrer, ne pas hésiter à faire ce qu’il faut pour se faire connaître, toujours dans le but de développer le bouche-à-oreille.
Enfin, il est primordial d’être bien entouré, tant financièrement que psychologiquement, parce que s’installer à 20-21 ans en sortie d’études, là on a toutes ses preuves à faire et pas forcément le plus en confiance, peut être très compliqué si on n’est pas soutenu.
L’équipe Visidiet remercie Floriane Hadidi pour le temps qu’elle nous a accordé lors de cette interview. Nous vous invitons à consulter son site internet, diététicienne à Périgueux, et à la contacter au 05.32.11.13.61 pour plus d’informations. Pour échanger avec nous, ou nous faire part de votre expérience, n’hésitez pas à nous contacter par formulaire via notre plateforme.