De professeur de français en Hongrie à diététicienne libérale en France
Aujourd’hui c’est Emese Colombié, diététicienne-nutritionniste libérale depuis 2017, actuellement en cabinet à Mont-de-Marsan, et au Pôle Santé de Sarbazan, qui nous raconte son arrivée en France et son installation en libéral. Elle nous dévoile son parcours atypique, sa gestion de cabinet ainsi que de précieux conseils.
Bonjour Emese, merci pour votre temps. Racontez-nous votre parcours.
Bonjour Visidiet. Je suis arrivée en France à l’âge de 32 ans, après avoir rencontré mon époux. Avant mon arrivée en France, j’enseignais le français en Hongrie, mon pays d’origine, comme langue étrangère. Cependant à mon arrivée, bien que je disposais du diplôme validé par la France, je ne me voyais pas enseigner le français aux français !
J’ai donc eu l’opportunité de me tourner vers le notariat. J’y suis restée une dizaine d’année, bien que ce ne soit pas mon domaine, que ce soit à mes yeux très centré sur les affaires, où il y avait trop peu d’humanité pour moi, ce n’était donc malheureusement pas un secteur d’activité dans lequel je me sentais à l’aise.
Ce que je voulais avant tout, c’était d’aider les gens, de les accompagner je me suis donc naturellement tournée vers la nutrition, domaine qui m’intéressait depuis longtemps.
Ce n’est pas évident de reprendre les études quand on a la quarantaine, parce qu’on est à un stade de notre vie atypique, où j’avais notamment des enfants en bas âge à la maison ! Je me suis donc inscrite sur une formation à distance, où j’ai pu diversifier mes connaissances et mes études, avant de passer mon diplôme en tant que candidat libre avec le CNED.
Pour vous, quel est le plus dur dans la profession de diététicienne en libéral ?
Ce que j’ai trouvé le plus frustrant à mes débuts en libéral relevait du fait que j’étais formée pour prendre en charge des patients mais pas pour me faire connaître, or c’est primordial pour exercer en libéral ! Une grosse partie de notre activité doit être consacrée à la visibilité. Pour que notre entreprise soit viable, il faut entreprendre des actions pour se faire connaître. Je trouve cela difficilement compatible avec l’optique d’accompagner le patient.
C’est tout à fait juste, et à ce sujet, comment gérez-vous les fluctuations au cabinet ?
L’activité de diététicienne-nutritionniste libérale n’est en effet pas régulière, dans la mesure où certains mois sont bien meilleurs que d’autres. Il faut donc lisser les mois pour gérer les résultats de l’année entière, et non mois après mois.
En parallèle de la prise en charge des patients, je mets en place différentes actions, comme par exemple des ateliers au cabinet, ou en partenariat avec des restaurants, ainsi que des conférences. J’essaye donc de positionner ces événements lorsque c’est un peu moins mouvementé au cabinet. En définitive, il faut garder à l’esprit qu’il n’y a pas de solution miracle, mais j’essaye de diversifier mon activité au mieux pour gérer ces moments.
Pourquoi vous levez-vous avec le sourire le matin ?
En tant que diététicienne-nutritionniste libérale, et grâce à ma reconversion professionnelle, j’ai réussi allier passion et travail. Ce qui me motive avant tout est de me sentir utile, et d’être là pour mes patients.
Au cabinet, je mets beaucoup l’accent sur le comportement alimentaire, on ne parle pas de calories avec moi, c’est avant tout une relation axée sur l’accompagnent avec mes patients, c’est ça qui me donne la motivation tous les matins, de savoir comment je vais les aider dans la journée.
Si demain vous n’êtes plus diététicienne, que feriez-vous ?
C’est une question difficile, parce que j’ai beaucoup travaillé pour ce projet !
Ce que j’apprécie en tant que diététicienne, c’est le travail en pluri disciplinaire, car on constate très vite nos limites en chaque domaine quand on travaille avec des êtres humains (on est des êtres complexes).
J’essaye de m’entourer de professionnels de confiance, pour élargir ma pratique et orienter le patient vers le meilleur spécialiste. L’aspect psychologique notamment joue un rôle primordial dans nos comportements alimentaires. Je pense donc que je m’orienterais vers le bien-être psychologique, sans doute.
Quels conseils donnez-vous à celle qui veut s’installer en libéral ?
Il faut aimer le métier, avoir envie de faire ça ! Dans mon cas, comme je vous l’ai dit, j’ai une maîtrise de langues (bac +5), et un bon niveau scolaire, mais malgré cela j’ai trouvé le BTS diététique plus difficile. Il m’a fallu reprendre les bases scientifiques, que je n’avais pas, à un âge et dans des conditions différentes du cursus plus classique, mais j’étais motivée et passionnée par la profession, donc je me répète mais il faut avoir une réelle envie de devenir diététicienne.
Ensuite, pour le côté financier, il faut avoir des ressources pour s’installer en libéral. C’est quelque chose qui se prépare, qui n’est pas évident, mais ça fait aussi partie des motivations et des challenges. Pour résumer, il faut que le désir de devenir diététicienne soit motivé par une envie profonde, et non par des objectifs superficiels. Il ne faut par exemple pas chercher à bien gagner sa vie comme objectif numéro un, parce que ce n’est pas forcément le cas !
L’équipe Visidiet remercie Emese Colombié pour le temps qu’elle nous a accordé lors de cette interview. Nous vous invitons à consulter son site internet, diététicienne à Mont-de-Marsan, et à la contacter au 05 32 11 13 69 pour plus d’informations. Pour échanger avec nous, ou nous faire part de votre expérience, n’hésitez pas à nous contacter par formulaire via notre plateforme.