« A chaque jour suffit son pain »

julia-sekelly-la-mureDans cette rubrique « portraits de diététiciennes », nous avons décidé d’interroger des diététiciennes libérales sur leur parcours et choix de carrière. Nous avons recueilli le témoignage de Julia Sekelly, diététicienne-nutritionniste libérale depuis sa reconversion professionnelle, actuellement en cabinet à La Mure.

Dans le cadre de votre reconversion professionnelle, comment êtes-vous devenue diététicienne-nutritionniste libérale ?

J’ai 37 ans, et je suis maman de 2 enfants dont d’une petite fille qui adore manger, cuisiner et tout ce qui touche à la préparation du repas ainsi que la présentation des assiettes. C’est avec elle que je me suis beaucoup questionnée sur la dimension sociologique des repas, depuis longtemps.

En parallèle, j’ai travaillé pendant 10 ans comme attaché de presse dans le domaine du tourisme et du sport de montagne, en tant que salariée dans un premier temps puis en indépendant, où j’ai travaillé avec des chefs étoilés en Savoie notamment, qui m’ont fait prendre conscience de l’importance de nourrir les autres.

Nourrir autrui revient à répondre à un besoin primaire de quelqu’un d’autre, ce que je trouve à la fois fantastique et mystérieux, et c’est comme ça que j’ai commencé à m’intéresser de plus près à la nutrition. Je voulais savoir comment marier les aliments entre eux en répondant à des besoins spécifiques.

J’ai choisi de m’installer dans un milieu très rural, en pleine campagne, avec un cadre de vie superbe mais où il y a peu d’emploi. J’ai donc dû laisser mon activité d’attaché de presse indépendante pour créer mon propre emploi, dans le milieu de la diététique qui me tendait chaque jour un peu plus les bras. C’est ainsi que je me suis orientée vers le BTS diététique, afin d’avoir une activité professionnelle, tout en me tournant vers quelque chose de nouveau. Je voulais rallier tout ce qui touche à l’alimentation avec le milieu rural et l’isolement des personnes.

Aujourd’hui, quel est le plus difficile dans la profession de diététicienne pour toi ?

J’ai commencé à travailler récemment, et à titre personnel, ce qui est actuellement le plus difficile est de me mettre des limites, pour ne pas être sujette à l’épuisement professionnel. Je vais voir beaucoup de monde, je m’investis dans beaucoup de projets, j’ai du mal à dire « non », et c’est en quelques sortes l’auto sacrifice que l’on peut constater chez chaque indépendant qui démarre son activité.

A l’inverse, qu’est-ce que tu préfères dans ton métier ?

La diversité. On voit plein de personnes différentes, les profils des patients sont tous uniques, chaque individu est unique. C’est aussi le cas des missions à côté, je travaille en restauration collective aussi à côté par exemple, on doit aussi faire de la communication pour se faire connaître, tout est très diversifié.

Il n’y a pas un jour qui se ressemble, c’est aussi ce qui fait la beauté de notre profession.

Aurais-tu une petite anecdote à nous raconter ?

C’est difficile d’en trouver une à chaud ! Alors, il faut savoir que je change d’endroit chaque jour, et avec mes collègues, quand vient l’heure du repas, je trouve drôle le cliché de voir les repas ultra sains de certaines de mes collègues, qui répond au cliché de la diététicienne qui mange des brocolis vapeur, alors que j’aime apporter ma dose de fromage fondu, de gras (rires). On souffre aussi de cette image, de la diét qui est là pour vous faire perdre du poids en nous mettant au régime, alors que l’on peut perdre du poids en se faisant plaisir ! La preuve, j’ai toujours besoin de ma dose de fromage en fin de repas !

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Si demain tu n’es plus diet, qu’aimeriez-vous faire ?

Si je n’étais plus diététicienne, je travaillerais dans le jardinage, j’aiderais les gens à recultiver leur jardin. Je pense aussi que je ferais de la cuisine (en tant que cuisinier), c’est d’ailleurs quelque chose que j’aimerais intégrer dans mon plan de formation !

J’ai plein d’idées ! Le jardin me plaît beaucoup parce que le lien à la terre est vraiment important, de garder toujours le lien avec celui qui nous nourrit en quelques sortes.

Que fais-tu à côté du cabinet ?

En dehors du cabinet je m’occupe de ma famille, et de ma maison car on l’a construite avec mon mari, donc ça demande beaucoup de travail !

Je suis également élue dans la commune de mon village, donc ça me prend aussi du temps car j’y consacre un jour par semaine.

Quel est le conseil le plus précieux que tu pourrais donner à une diététicienne qui souhaite débuter en libéral ?

Je lui dirais de passer beaucoup de temps sur la technique car c’est ce qui fait la différence selon moi. La formation continue est aussi très importante, il faut toujours être en mesure de se projeter sur la manière dont on pourra améliorer sa pratique, toujours avoir un coup d’avance.

Aurais-tu un livre à recommander ?

Il y a un livre que j’adore, qui est d’ailleurs destiné aux enfants à l’origine, il s’agit de « La grosse faim de p’tit bonhomme » de Pierre Delye. J’ai construit un atelier autour de ça d’ailleurs, et pour moi ce livre présente le message à faire passer aux enfants, c’est-à-dire d’écouter sa faim, tout en ayant conscience de toute la chaîne alimentaire qui en découle.

L’équipe Visidiet remercie Julia Sekelly pour le temps qu’elle nous a accordé lors de cette interview. Nous vous invitons à consulter son site internet, diététicienne à La Mure, et à la contacter au 04 11 95 10 36 pour plus d’informations. Pour échanger avec nous, ou nous faire part de votre expérience, n’hésitez pas à nous contacter par formulaire via notre plateforme.

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